Montréal, 13 septembre 2013 – Aux Jeux du Canada de Sherbrooke 2013, le mois dernier, l’équipe du Québec en plongeon à remporter 16 des 24 médailles en jeu, dont sept titres sur une possibilité de huit. Un nouveau record. En remportant chacun au moins une médaille, Félix Leathead, Philippe Gagné, Vincent Riendeau, Nicolas Beaupré, Éloïse Bélanger, Mélissa Citrini-Beaulieu, Samantha Maiorino et Frédérique Lalonde ont marqué l’histoire aux côtés des entraîneurs Stéphane Lapointe, Mélanie Duff et Andrée Pouliot-Deschamps.
Bien que la directrice exécutive de Plongeon Québec, Isabelle Cloutier, soit fière des performances québécoises, elle note inévitablement l’impact des Jeux du Canada dans le développement des plongeurs. « Il s’agit de la meilleure préparation qui soit pour les Jeux panaméricains, les Jeux du Commonwealth et les Jeux olympiques. La plupart du temps, les athlètes gèrent pour la première fois des médias qui s’intéressent à eux et une mission qui leur met un peu de pression pour obtenir des résultats. C’est un peu comme des mini-Jeux olympiques. »
Puisque les Jeux du Canada sont tenus une fois aux quatre ans et qu’au Québec, seuls des plongeurs âgés de 15 à 19 ans peuvent se qualifier, les huit plongeurs sélectionnés ont une opportunité que plusieurs autres n’auront jamais. Tout au long de la saison 2012-2013, les Québécois devaient obtenir de solides performances pour accumuler des points en vue de la sélection finale. Tant chez les garçons que chez les filles, la province alignait les deux meilleurs généralistes (1 m, 3 m, 10 m), un spécialiste au 3 m et un autre à la tour.
Jeux du Canada prise 2
Ayant déjà eu le privilège de participer aux Jeux du Canada en 2009, à l’Île du Prince-Édouard, Éloïse Bélanger n’allait certainement pas rater la chance d’y participer une deuxième et dernière fois. « Quand je suis allée en 2009, j’ai tellement tripé que je voulais revivre ça, affirme la plongeuse. Pour moi, les Jeux du Canada, c’est vraiment particulier. Au lieu de se représenter soi-même, son club ou le Canada, c’est la seule fois où l’on peut représenter le Québec. Aussi, on fait plusieurs rencontres avec des athlètes qui pratiquent d’autres sports, on peut aller voir d’autres compétitions, il y a les cérémonies d’ouverture et de fermeture, les nuits aux dortoirs et la bouffe de cafétéria. On a un avant-goût des grands Jeux. »
Le Québec contre le reste du Canada
Une semaine avant les Jeux, Plongeon Québec a organisé un camp d’entraînement, dont l’un des objectifs était de développer l’esprit d’équipe entre huit athlètes issus de différents clubs. Bien vite, les plongeurs n’étaient plus des représentants des clubs CAMO ou Pointe-Claire, mais bien des membres de l’équipe du Québec. « Aux Jeux du Canada, ce n’est pas la place pour être centré sur toi, lance Éloïse Bélanger. Notre objectif était que les Québécois monopolisent le podium. Les gens dans les estrades encourageaient les Québécois au maximum, mais c’était différent sur le bord de la piscine. Quand on a commencé à gagner des médailles, on était tellement dominant que les autres provinces se sont ralliées entre elles pour s’encourager. Ça nous a donné un boost ! On s’est rassemblé et on s’est assuré de faire le plus de bruits possible pour s’encourager entre nous. »
À la fin des compétitions, Isabelle Cloutier a d’ailleurs pris la peine de discuter de la situation avec ses troupes. « Je leur ai dit qu’ils avaient vécu la même chose que les Chinois aux derniers Jeux olympiques. Tout le monde voulait voir les autres pays gagner et la Chine a échappé une seule des huit médailles d’or à Pékin et à Londres. J’ai essayé de mettre les choses en perspective en leur rappelant que les gens veulent toujours voir les meilleurs se faire battre. »
La directrice exécutive de Plongeon Québec a également eu l’occasion de voir ses athlètes gérer des moments plus difficiles avec classe. Par exemple, un plongeur ou une plongeuse était laissé de côté lors de chaque finale, puisque les Jeux du Canada empêchent plus de trois athlètes d’une même province à participer à l’étape ultime, et ce, même si les 4 Québécois réussissaient toujours à se qualifier. « Malgré la déception, celui ou celle qui ne s’était pas qualifié allait encourager les autres en finale. Je trouvais ça vraiment beau à voir », mentionne-t-elle.
Plus que des médailles d’or et des records
Bien qu’elle ait remporté 3 médailles d’or (1 m, plateforme et 3 m synchro aux côtés de Samantha Maiorino), Éloïse Bélanger espérait surtout que l’équipe du Québec batte le record établi en 2009, avec 17 médailles. « Cette année, l’équipe voulait répéter l’exploit d’il y a quatre ans ou faire mieux, explique la plongeuse. En fin de compte, on est arrivé à une médaille près, mais on a battu le record du nombre de médailles d’or. On était très fiers ! »
Au-delà des records d’équipe, Isabelle Cloutier y voit un signal démontrant que les Québécois sont capables de répondre aux attentes lorsque les enjeux sont élevés. « On parle toujours de la profondeur du Québec, parce que les autres provinces ne sont pas capables d’avoir 4 bons garçons ou 4 bonnes filles dans chaque épreuve, comme on l’a fait. Mais je pense qu’il y a plus que ça. Tout le monde savait que le Québec était en avance et qu’on arrivait à Sherbrooke avec nos gros canons. Mais il ne faut pas oublier à quel point ça peut être difficile de livrer la marchandise quand ça compte. En tant que favoris, nos plongeurs avaient tout à perdre. Mais les résultats ont été au rendez-vous. Plusieurs ont battu leurs records personnels et tous les Québécois se sont relayés sur le podium. L’expérience qu’ils ont vécue va être hyper bénéfique pour les gros Jeux dans le futur. »