PAMELA WARE FAIT DÉSORMAIS PARTIE DES FIGURES DE PROUE DU PLONGEON CANADIEN | MEMBRE PLONGEON QUÉBEC DE JUILLET 2013

Montréal, 19 août 2013 – Lorsqu’elle est montée sur le podium aux Championnats du monde aquatiques de Barcelone, Pamela Ware a eu peur de sourire, peur de montrer à quel point elle était fière de ce qu’elle venait d’accomplir. Quelques minutes plus tôt, la plongeuse de 20 ans avait remporté sa première médaille individuelle aux Mondiaux seniors, une semaine après avoir obtenu la troisième place aux côtés de Jennifer Abel au 3 m synchro.

En début de saison, la jeune femme originaire de Beloeil était pourtant loin d’envisager un podium, quand elle discutait de ses objectifs avec son entraîneur, Aaron Dziver. « Cette année, mon but était tout simplement de me qualifier pour les Mondiaux et de réussir un top 8 pour participer aux Séries mondiale l’année prochaine ».

Tout à fait consciente que la première année d’un nouveau cycle olympique est généralement composée d’un lot de nouveautés, Pamela devait non seulement se concentrer sur l’apprentissage de nouveaux plongeons, mais également composer avec une nouvelle partenaire au 3 m synchro, la médaillée olympique Jennifer Abel. « Après les Jeux de Londres, tout le monde me disait que nous devrions former une équipe, se rappelle Pamela. Finalement, Jen est venue m’en parler avant même que les entraîneurs nous suggèrent l’idée. Je trouvais ça vraiment cool. Je savais que nous étions deux plongeuses puissantes et que ça pourrait donner un résultat intéressant. »

Succéder à une légende

Même si cette nouvelle collaboration l’excitait et l’enchantait, Pamela savait que les comparaisons étaient inévitables avec l’ancienne partenaire synchro de Jennifer, Émilie Heymans, l’athlète canadienne la plus décorée de l’histoire aux olympiques d’été. « Quand Émilie venait à la piscine pour les entraînements de l’émission Le Grand Saut, j’étais vraiment stressée qu’elle me regarde. Je savais que j’avais de grands souliers à remplir. Au début, j’y pensais très souvent. Mais Jennifer m’a dit de me calmer et j’ai réalisé peu à peu qu’on devenait une bonne équipe. »

Pour ce faire, les deux plongeuses ont vécu une période d’adaptation de quelques mois. « J’ai changé le départ de mes plongeons arrière, pour faire comme celui de Jennifer, explique Pamela. Mais je garde mon ancienne façon de faire pour les épreuves individuelles. De son côté, Jennifer a modifié son saut d’appel à l’individuel pour qu’il soit comme le mien et que le résultat soit meilleur en synchro. »

Problème d’agenda

Malgré ces nombreuses modifications, le principal obstacle sur la route du duo en était un d’horaire. « Étant donné que nos emplois du temps étaient différents pendant toute l’année, on n’a pas pratiqué autant qu’on voulait. Avant le Grand Prix du Canada au début mai, on a passé presque trois semaines sans se voir, parce que je participais à deux Séries mondiale où Jennifer n’allait pas. »

La nouvelle paire a tout de même réussi à décrocher une médaille d’argent au Grand Prix disputé à Gatineau, un résultat qui s’est répété deux semaines plus tard lors des Séries  mondiale à Guadalajara, au Mexique. Ces deux écus d’argent ont permis au tandem d’améliorer son sort, après avoir obtenu une quatrième et une troisième places aux Séries mondiale de Pékin et de Dubaï, plus tôt dans la saison.  

Une routine s’installe

Après avoir mis la main sur le titre national synchro à la fin mai, Pamela et Jennifer ont profité d’un horaire mieux adapté pour pratiquer davantage et développer une routine d’équipe. « En compétition, on fait toujours la même chose : je monte en premier dans les escaliers vers le tremplin, Jennifer me suit et je fais le décompte pour débuter le mouvement, précise Pamela. Entre chaque ronde de plongeon, on s’assoit une à côté de l’autre, on écoute chacune notre musique et on se relève lorsque c’est au tour des Chinoises de plonger. »

La fameuse routine a pourtant été brisée, lors des Championnats du monde aquatiques, en juillet dernier. « En finale, j’étais fâchée d’avoir manqué notre troisième plongeon, un 3 périlleux et demi avant. Je suis allée m’asseoir plus loin pour me calmer. Après la compétition, je me suis excusée à Jennifer d’avoir changé notre routine. »

La décision de Ware ne semble pourtant pas avoir nui au duo, qui a conclu son premier rendez-vous majeur avec une médaille de bronze, égalant ainsi les meilleurs résultats obtenus par Jennifer Abel et Émilie Heymans aux Championnats du monde aquatiques, en Coupe du monde et aux Jeux olympiques.

Seule contre le reste du monde

Une semaine plus tard, Pamela Ware revenait à l’avant-scène, afin de prendre part à l’épreuve individuelle, forte d’une saison aux résultats encourageants : 4e au GP d’Allemagne, 5e aux SM d’Édimbourg, 2e au GP du Canada et 6e aux SM de Guadalajara. Même si les médias mentionnaient tous que la plongeuse prenait part à ses premiers Championnats du monde seniors, la principale intéressée n’y voyait pas un stress supplémentaire. « Dans les faits, c’était la même chose que la Coupe du monde à laquelle j’avais participé en 2012. Mon but était seulement de bien plonger et de terminer parmi les 8 premières. Je ne m’attendais pas du tout à finir sur le podium ! » Visiblement, son entraîneur non plus. « Quand Aaron a vu que j’étais 3e, il a couru vers moi en me disant "Pince-moi, réveille-moi, c’est un rêve, je n’y crois pas !". »

Avec ces deux médailles de bronze, Pamela Ware fait désormais partie des athlètes qu’on attend de revoir sur le podium. Et ce, même si elle n’accepte pas encore son nouveau statut. « Récemment, on m’a demandé comment je me sentais d’être la vedette. Mais ce n’est pas moi la vedette, je n’ai pas une médaille olympique. Je ne me sens pas encore au niveau de certaines plongeuses et j’ai encore beaucoup de travail à faire pour y arriver. Mais je commence à croire que je peux être dans les tops plus souvent qu’avant. » 

Publié le 19 / 08 / 2013 classé sous Membre du mois.