Montréal, 22 mai 2014 – Être mère de quatre enfants et travailler à temps plein est digne de mention en soi, mais la passionnée de plongeon qu’est Hélène Morneau a depuis toujours ajouté un grand défi à la tâche : être officielle de niveau internationale.
Bien que ses accomplissements sur le terrain des grands impressionnent, son implication locale au niveau provincial et national lui vaut tout autant d’admiration. Pour ces diverses raisons, Égale Action a tenu à souligner son parcours admirable le 30 avril dernier en la nommant récipiendaire du Gala femme d’influence, volet provincial, national et international.
Si Hélène Morneau était agréablement surprise de recevoir ce prix, nulle surprise d’apprendre qu’elle n’était pas présente au Gala pour recevoir les grands honneurs, étant en déplacement pour se rendre à Gatineau… pour le Grand Prix Coupe Canada! Dévouement, quand tu nous tiens!
Une femme d’ambition
Hélène Morneau n’est pas tombée de la dernière pluie; ancienne plongeuse membre de l’équipe nationale, elle fait le saut comme officielle internationale en 1981, au Grand Prix d’Italie. C’est toutefois en 2009 qu’elle marquera profondément l’histoire du plongeon québécois en devenant la première officielle à juger lors des Championnats du monde aquatique de la FINA, à Rome.
Dès lors, elle ne quittera plus l’univers des grandes compétitions, en plus de continuer à acquérir de l’expérience et une belle notoriété partout où elle va. « Les juges internationaux sommes de très bons représentants du plongeon, quand on va à l’extérieur, on a une bonne réputation. Les autres nations nous demandent conseil, car toute notre politique au niveau des officiels les intéressent. Ici, on évolue et on ne reste pas pris dans un moule. On n’a pas peur de changer des critères. »
C’est tout récemment, au printemps 2013, qu’elle fera son entrée en Série mondiale. Elle sera de nouveau la première québécoise à juger dans ce prestigieux circuit de la FINA. Un beau velours lorsque l’on connaît le processus de sélection. « La FINA nous évalue lors de Grand Prix et selon nos rapports d’évaluation et les rapports ISS, ils font leur sélection. Rendu-là, on ne représente plus notre pays, on devient un officiel de la FINA et on peut donc juger toutes les épreuves. »
L’année dernière, seuls sept juges étaient sélectionnés pour chaque compétition de ce circuit alors composé de six étapes, rassemblant ainsi non seulement la crème des plongeurs, mais la crème des officiels également.
Une femme de passion
Bien que voyager et travailler à l’international semble attrayant, Hélène Morneau l’admet sans détour, ce rythme de vie est demandant. « Il y a une importante gestion de temps à faire. Toutes mes vacances passent là-dedans! Je m’organise avec mes employeurs pour pouvoir partir, en bout de ligne, il y a beaucoup de bénévolat aussi. »
Heureusement, l’énergie d’Hélène Morneau peut se nourrir de sa grande passion pour le plongeon et de son amitié pour ceux qui sont devenus une deuxième famille pour elle. « J’ai des amis partout! En plongeon, on se tient ensemble, on va courir, nager, souper ensemble. C’est très amical. »
Mis à part ses collègues, elle affectionne beaucoup les athlètes d’ici, ce qui la pousse à continuellement revenir sur la scène provinciale et nationale. « C’est certain qu’au niveau international, tu vois une qualité qui se rapproche de la perfection. Dans les provinciaux, tu peux par contre voir les futures vedettes et les futurs champions. Tu les vois évoluer. C’est plaisant de pouvoir suivre ça. »
Une femme de conviction
Celle qui est souvent sur le terrain, dans l’action, voit aussi au développement de sa discipline et des officiels au Québec et au Canada. Fidèle membre de la Commission des officiels de Plongeon Québec, Hélène Morneau est d’ailleurs l’une de ceux qui ont vu naître le programme de formation fast track des officiels au printemps 2014.
Ce programme vise à avoir une meilleure rétention des athlètes retraités dans le sport en leur offrant une formation accélérée en raison de leurs connaissances déjà existantes sur le plongeon. « Les anciens athlètes qui ont fait un bon niveau de compétition et qui veulent devenir officiels aimeraient tout de suite accéder aux meilleurs événements, mais ils ont leurs classes à faire. Par contre, le fast track permet d’avancer plus rapidement, c’est axé davantage sur les compétences, plutôt que l’ancienneté. »
Selon elle, même si les compétitions internationales semblent attrayantes, la relève doit voir en chaque événement une belle occasion d’apprentissage. « Peut-importe le niveau, on voit de tout, des performances extraordinaires, ou des situations malheureuses pour les athlètes et, à cause de ça, on apprend continuellement. »
En reconnaissant les nombreux accomplissements d’Hélène Morneau, Égale Action a surtout reconnu la femme de tête et de cœur qu’elle est. Celle qui s’engage aussi dans le mentorat et l’évaluation des officiels de niveau provincial et national, en plus d’être sur le conseil d’administration du Rouge et Or, est tout un modèle pour la relève. Prôner par l’exemple semble d’ailleurs obtenir des résultats efficaces dans son cas: ses fils Olivier et Maxime ont déjà suivi la formation d’officiel!
> Photos:
1- Evelyne Boisvert, présidente de Plongeon Québec, représentait Hélène Morneau au Gala femmes d'influence
2- Hélène Morneau en 1986 aux Jeux du Commonwealth
3- Hélène Morneau et ses fils Olivier et Maxime