Montréal, 07 juillet 2014 – Le 15 juin dernier, après un arrêt total d’entraînement de plus de cinq mois, Émilie Desjardins a réalisé un exploit exceptionnel en raflant la médaille d’argent au 1 mètre, lors de la Super Finale Espoir Aquam au Parc Jean Drapeau de Montréal.
Bien que cette médaille soit une immense réussite en soi, le seul fait d’avoir participé à cette compétition fut une grande réalisation pour la jeune plongeuse de 14 ans qui a vu en début d’année, sa vie chamboulée par une nouvelle déconcertante.
Comme tous les autres membres du Rouge et Or de Québec, Émilie Desjardins a entamé sa saison 2013-2014 au mois de septembre dernier. Fébrile à l’idée de participer aux premières compétitions de l’année et de revoir ses coéquipiers, la plongeuse originaire de Québec entreprend son année avec beaucoup d’enthousiasme. Cependant, un premier obstacle vient perturber son parcours : une douleur au dos : «Émilie n’est pas une plongeuse qui se plaint normalement, donc lorsqu’elle a commencé à avoir mal au dos, nous avons tout de suite pris la chose au sérieux et commencé des démarches pour que ça se règle » mentionne son entraîneur, Sarah Lavoie-Dugré.
Malgré plusieurs séances de physiothérapie, le mal persiste et Émilie se voit freinée dans son développement en tant que plongeuse : «Je ne pouvais plus rien faire, j’avais trop mal. Je faisais seulement des petits plongeons et même là, j’avais de la misère» explique Émilie. Loin de s’être dissipé, le mal empire plutôt et va même jusqu’à se propager. Au début du mois décembre 2013, la douleur qui s’était d’abord fait ressentir dans son dos a maintenant atteint son ventre. C’en est trop, Émilie se rend à l’hôpital où les docteurs décident de lui faire subir une panoplie de tests afin de trouver d’où vient cette souffrance insupportable.
Une nouvelle choquante
À peine quelques semaines avant Noël, le diagnostic est tombé : Émilie est atteinte d’un cancer des ganglions dont seulement cinq personnes sont touchées au Québec chaque année. Six longs cycles de chimiothérapie et une bonne dose de courage sont essentiels pour espérer un rétablissement.
Bien que la nouvelle soit perturbante pour Émilie, une chose l’effraye particulièrement : «Quand Émilie a appris qu’elle avait un cancer, elle était surtout inquiète de ne pas atteindre ses objectifs en plongeon, dit son entraîneur. Le club s’est mobilisé et nous lui avons offert une tablette pour que le temps soit moins long pendant ses traitements à l’hôpital. Ses amies Juliette Picard et Alice Gilbert allaient aussi souvent la voir, je crois que ça l’aidait beaucoup.» Émilie a aussi eu droit à une visite de l’olympien François Imbeau-Dulac, ce qui lui a donné un grand regain d’énergie.
Le plongeon, carburant super puissant
Malgré la grande douleur qu’engendrait chaque traitement de chimiothérapie, Émilie pouvait s’accrocher à quelque chose : La Super Finale Espoir Aquam. Normalement, pour participer à cette compétition qui a lieu chaque année au Parc Jean-Drapeau, une qualification est nécessaire. En effet, seuls les athlètes ayant terminé à deux reprises parmi les 7 premiers lors de la saison en cours sont conviés à cette compétition.
Comme Émilie avait déjà fait ses preuves en prenant part à cette compétition dans le passé, et étant donné la situation, les membres de la Commission des entraîneurs ont pris une décision en début d’année : Si l’état de santé d’Émilie le permettait, elle aurait la possibilité de plonger lors de la Super Finale Espoir Aquam. « La décision de la commission des entraîneurs a beaucoup rassuré Émilie, ça a été un moteur pour la faire combattre » soulève Sarah Lavoie-Dugré. En effet, pour Émilie cette décision fut un déclic car à partir de ce moment elle n’avait qu’un seul objectif : tout faire pour aller mieux.
Émilie, la combattante
Au mois de mai, après six cycles de chimiothérapie, Émilie obtint une bonne nouvelle; finalement, elle était en rémission mais ce qui lui importait particulièrement, c’est qu’elle pourrait se remettre à l’eau. «Quand j’ai replongé pour la première fois, j’étais très touchée. C’était spécial! Quand je suis rentrée dans l’eau, je me sentais guérie» affirme la plongeuse. Après un seul mois d’entraînement, elle atteignait enfin le moment tant attendu, la Super Finale Espoir Aquam.
Elle fit non seulement preuve de persévérance en participant à cette compétition malgré son année pleine d’embuches, mais elle livrât également une performance exceptionnelle en récoltant une médaille d’argent au 1 mètre et une 5e place au 3 mètre. Achever la saison de la sorte fut la récompense à toutes les épreuves surmontées. Vraisemblablement débordante de fierté pour son athlète, Sarah ne pouvait espérer mieux: « Émilie est une fille tellement persévérante et qui a une joie de vivre si grande, qu’on ne peut pas faire autrement que de la voir comme un modèle. »
Jusqu’en août, Émilie continuera de s’entraîner trois fois par semaine et son objectif pour la prochaine année est de participer à des Championnats provinciaux Junior-Senior. La combattante continuera de mordre dans la vie avec joie et énergie, tout en faisant le sport qui la passionne depuis toujours, le sport qui l’a aidé à surmonter la maladie: le plongeo
