Montréal, le 8 avril 2013 – À peine six mois après avoir gagné sa première médaille olympique en carrière, Meaghan Benfeito a connu un mois de mars étincelant. Sacrée championne canadienne à la tour au début du mois, la plongeuse s’est ensuite dirigée vers les Séries mondiales de Dubaï et de Pékin, où elle a remporté quatre médailles d’argent : deux en synchro et deux en individuel. Le meilleur de l’histoire ? Elle a réussi à se rapprocher de l’une de ses rivales chinoises.
Lorsqu’elle est revenue de Londres, Meaghan Benfeito a pris congé de l’entraînement jusqu’au début novembre. À son retour, elle a tout de suite senti que la motivation faisait défaut. « Je me rendais à la piscine sans vouloir y être et je n’avais surtout pas envie de vivre ça pendant quatre ans. Je me suis dit que du changement me ferait sûrement du bien. »
Habituée de côtoyer Arturo Miranda en compétitions et à l’entraînement, Benfeito a décidé de lui confier les rênes de sa carrière, après des années à travailler sous la supervision de César Henderson. « Jamais je ne vais dire qu’Arturo est meilleur que César, mais sa façon de nous motiver, de nous approcher et de nous corriger est différente. Ça fonctionne bien avec moi. Par exemple, chaque fois que je refais le plongeon que j’ai manqué en finale individuelle aux Olympiques (3 et demi avant carpé), il me dit "c’aurait pu être une médaille aux Jeux si tu l’avais réussi comme ça". C’est dur sur le cœur, mais on dirait que je suis capable de le prendre quand ça vient de lui. Ça m’encourage à ne plus jamais le rater. »
Autre modification au programme : l’encadrement de B2dix, qui vient en aide aux athlètes d’élite canadiens ayant déjà remporté des médailles olympiques, de Coupe du monde ou de Championnats du monde, en leur offrant l’accès à des ressources pour améliorer leur entraînement et leur préparation. Si les athlètes sélectionnés ne s'investissent pas dans leur entraînement avec sérieux, le soutien financier et humain leur est retiré. « Chaque jour, je passe une heure en individuel avec un entraîneur privé. Je vois déjà plusieurs changements. Ça faisait deux ans que j’avais mal à l’épaule, et on n’arrivait pas à régler le problème en physio. Aujourd’hui, avec quelques exercices, je n’ai plus mal du tout. Je me sens plus forte qu’avant et je suis capable de faire ce qu’Arturo me demande à la piscine. C’est encourageant de voir que les changements fonctionnent en peu de temps. Et je sais que si je ne fournis pas les efforts nécessaires, B2dix va tirer la plug. »
Avec tous ces changements, la plongeuse voyait la saison 2013 comme une occasion de s’ajuster. « J’ai changé mes départs, mes kicks et certaines de mes positions. Je me suis dit que si j’arrivais à appliquer toutes les petites corrections que j’ai faites à l’entraînement pendant les compétitions, je serais capable de finir sur le podium en Séries mondiales et aux Championnats du monde. »
De toute évidence, le vent de nouveauté souffle dans la bonne direction pour Meaghan Benfeito. En plus de ses médailles en synchro aux côtés de Roseline Filion, la Montréalaise a conclu les épreuves individuelles des deux premières Séries mondiales de la saison sur la deuxième marche du podium. « Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Les trois médaillées des Jeux étaient aux Séries mondiales. Je me suis dit que si je plongeais aussi bien qu’à l’entraînement, il n’y avait pas de raison que ça ne fonctionne pas. Je suis beaucoup plus confiante cette année. Avant, j’avais toujours peur de manquer deux de mes plongeons, mais maintenant je sais que je ne fais plus d’erreurs stupides. Je finis tous mes plongeons à la verticale. »
À Pékin, Meaghan Benfeito a récolté 362,25 points, soit près de 40 de moins que la Chinoise Ruolin Chen, quadruple médaillée d’or olympique. Une semaine plus tard, la québécoise a réduit l’écart avec son adversaire en obtenant 381,90 points, soit 22 de points de moins que la Chinoise. « Si je veux arriver à la rattraper, je dois apprendre à faire des entrées à l’eau aussi propres qu’elle. Comme je me sens plus en confiance, je vais pouvoir me concentrer là-dessus. Arturo me dit que je suis peut-être l’une des seules plongeuses à pouvoir la battre. Mais ça n’arrivera pas à claquant des doigts. »
> Consultez les archives des portraits depuis juin 2010
> Crédits photos: Facebook - FINA