LOUISE KAIRNS : LA FEMME ORCHESTRE DU PLONGEON QUÉBÉCOIS

Archives des portraits d’après-carrières sportives : http://www.plongeon.qc.ca/?q=node/970

Par Samuel Larochelle

Montréal, vendredi 11 mai 2012 – Plongeuse, entraîneure, officielle nationale, fondatrice du Club de plongeon de l’Outaouais, formatrice d’entraîneurs, kinésiologue, massothérapeute sportive, ex-membre du conseil d’administration et ancienne directrice technique de Plongeon Québec, Louise Kairns n’en finit plus d’accumuler les compétences et les carrières sportives.  

Faisant ses débuts avec le Club de plongeon Laval à l’âge de 14 ans, Louise poursuit la pratique du plongeon pendant environ six ans, même si elle n’obtient pas de résultats marquants. L’amour du sport étant plus fort que tout, elle réalise très tôt qu’elle étudiera dans le domaine. « Pour moi, le choix de faire mes études et ma carrière en sports a été très facile. Je trouve que l’environnement du sport est positif, j’aime travailler avec plusieurs personnes dans un but commun et je voulais avoir un impact dans la vie des jeunes, dans leur développement personnel et sportif. »

Tout juste avant de concrétiser son intérêt marqué pour la biomécanique en complétant un bac en kinésiologie à l’Université Lakehead de Thunder Bay, Louise Kairns débute sa carrière d’entraîneure en plongeon pendant les camps de jours du club CAMO, à l’été 1985. « Rapidement, j’ai compris que ce qui comptait pour moi était d’enseigner les bases de la technique. Au lieu de pousser les jeunes à développer de gros plongeons, je préférais miser sur une progression graduelle. Avant d’essayer quelque chose de nouveau, je m’assurais qu’ils étaient vraiment prêts. J’étais plus axée sur la sécurité que la recherche ultime de la performance. »

Dès ses débuts, la relation de Louise avec ses plongeurs est au centre de son travail. « Mon plus grand plaisir était de les voir surmonter leurs peurs et accomplir de nouveaux défis. La petite lueur de fierté dans leurs yeux, ça restera toujours la plus grande récompense qui soit pour moi. J’ai toujours considéré que je formais une équipe avec eux. J’étais rigoureuse et j’exigeais qu’ils s’impliquent à 100 % comme je le faisais. »

Deux ans après la fin de ses études à Thunder Bay, Louise Kairns déménage à Ottawa et fonde le Club de plongeon de l’Outaouais (aujourd’hui appelé le Club de plongeon Gatineau). « Démarrer le club a représenté un travail très ardu. Quelques années plus tôt, la région avait eu un club avec un entraîneur qui avait laissé un mauvais souvenir, et les dirigeants municipaux avaient plusieurs appréhensions. On a commencé avec une heure de cours le dimanche matin et les heures ont augmenté tranquillement par la suite. Le club était basé à Gatineau en premier, avant de s’étendre à Hull et Aylmer. On a dû faire nos preuves et démontrer que l’intérêt était là. »

Entraîneure-chef du club pendant 10 ans, tout en travaillant dans un centre de conditionnement physique à temps plein, Louise doit gérer des horaires d’entraînement le matin, le soir et la fin de semaine. Arrive alors un point critique en l’an 2000. « Le club allait super bien. On devait augmenter les heures de coaching pour répondre à l’intérêt des jeunes, mais on n’avait pas les sous pour payer plus d’entraîneurs. Au même moment, j’ai eu besoin de changement et j’ai choisi de me rapprocher de ma famille en déménageant à Montréal. » Malgré la distance, Kairns continue de superviser et d’encadrer les entraîneurs de l’Outaouais pendant deux ans. « On avait démarré un programme sport-études, qui nécessite un entraîneur de niveau 3. Stéphanie Girard travaillait avec le club, mais elle n’était pas encore niveau 3. Comme je ne voulais pas laisser tomber le club, je suis restée impliquée à plusieurs niveaux. »

Après cinq ans à travailler dans une agence de publicité, un domaine qu’elle juge difficile, Louise Kairns prend une période sans solde afin d’agir à titre de directrice adjointe de la compétition des Championnats du monde aquatiques de Montréal, en 2005. Peu de temps après, Plongeon Québec la repêche en lui offrant le poste de directrice technique de la Fédération. « L’expérience que j’avais sur le terrain en tant qu’athlète, entraîneure, officielle et gestionnaire de club m’a beaucoup aidée à comprendre la réalité des différents intervenants. »

Au menu chez Plongeon Québec : support aux entraîneurs, aux officiels et à l’organisation des compétitions, coordination des différentes formations et du CESAQ (Centre d’excellence des sports aquatiques du Québec), soutien aux régions, croissance et solidification de la communauté du plongeon, implantation de la structure de base de données Clublink avec les différents clubs, collaboration à la création du plan stratégique de la Fédération, gestion des demandes de subventions et beaucoup de travail afin de convaincre Sports Québec de réintégrer le plongeon dans le giron des Jeux du Québec. « On avait été exclus des Jeux, parce que la participation de nos régions n’était pas assez grande. On a donc travaillé très fort pour avoir de nouvelles régions et on a monté le dossier pour contester la décision de Sports Québec. On a finalement gagné notre cause. »

En 2009, la très grande implication de Louise Kairns avec le plongeon prend un nouveau tournant, alors que le besoin d’un nouveau départ se fait sentir. « Au cours de l’année, on avait perdu notre directrice et j’ai été seule pour tout supporter pendant neuf mois. En plus de mon boulot à la Fédération, je travaillais comme massothérapeute depuis quelques années. À la fin, je m’étais épuisée et j’ai eu besoin d’un peu de recul avec le plongeon. C’était une question de survie personnelle. »

Travaillant depuis comme enseignante suppléante, en plus d’être responsable des contrôles de dopages avec le Centre canadien de l’éthique et du sport, Louise Kairns souhaite profiter des prochaines années pour agrandir sa clientèle de massothérapie au Centre Kinosthéo en allant chercher des athlètes, en plus de la clientèle composée de Monsieur et Madame Tout-le-monde.

Le parcours de Louise Kairns est clair : il a commencé dans le sport et il va se finir dans le sport.

 

Publié le 11 / 05 / 2012 classé sous Communiqués de presse.