Membre Plongeon Québec du mois de septembre
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Montréal, vendredi 5 octobre 2012 – Rares sont les plongeurs ayant participé aux Championnats du monde aquatiques qui décident de redonner à leur sport en devenant entraîneurs. Encore plus rares sont ceux qui réussissent en un an à faire augmenter de 300% les inscriptions d’un club situé dans un quartier défavorisé de Montréal, entouré de quelques-uns des meilleurs clubs de plongeon au pays. Pour sa rareté, son excellence et son dévouement, l’entraineur-chef du Club de plongeon du Sud-Ouest (CASO), Nicolas Leblanc, mérite le titre de Membre Plongeon Québec du mois de septembre 2012.
En 2009, Nicolas Leblanc débute sa carrière d’entraîneur en plongeon à CASO, un club de petite envergure situé dans l’arrondissement du Sud-Ouest. « Quand je suis arrivé, j’étais responsable d’un groupe de quatre débutants qui s’entrainaient deux fois deux heures par semaine. La piscine où ils plongeaient avait deux tremplins d’un mètre, mais aucun de 3 mètres. »
Terminant son baccalauréat en ingénierie près d’un an et demi plus tard, l’ex-plongeur se voit offrir un poste d’entraîneur à temps plein. « Les membres du CA savaient que je commençais à réfléchir à mon avenir avec eux et que j’envisageais quitter pour un club pouvant m’offrir un temps plein. Finalement, ils ont pris une chance en débloquant les fonds pour m’engager à temps plein. La même année, le club est déménagé à la piscine St-Henri et nous avons accès à un tremplin de 3 mètres. »
Même si CASO profite d’une subvention du gouvernement en 2011-2012, il est clair dans la tête de tous que les inscriptions doivent augmenter, afin de garder les nouveaux acquis. « À ma première année, le club est passé de 4 à 10 plongeurs. Nous étions 20 la deuxième année. Et l’an dernier, à temps plein, j’entrainais 50 jeunes et 10 maîtres (adultes). Pour la saison qui vient de débuter, on a calculé 143 inscriptions. Je suis vraiment content ! J’espérais dépasser le chiffre magique de 100 depuis longtemps. »
En plus de profiter de l’effet postolympique sur les inscriptions, le Club de plongeon CASO peut compter sur le travail acharné de son entraineur-chef : 4000 dépliants distribués dans les écoles primaires des environs, des affiches installées dans les bibliothèques et les piscines de Verdun, LaSalle et du Sud-Ouest, la possibilité pour les enfants d’avoir accès à un cours gratuit ou encore d’inviter un ami à suivre un cours à la fin de chaque session. « Il faut être proactif et savoir composer avec la réalité du milieu défavorisé dans lequel on est. Nos frais d’inscriptions représentent la moitié ou les deux tiers des coûts réels dans les autres clubs. Dans une situation comme celle-là, c’est difficile d’atteindre la rentabilité. Si je gérais un club sur la Rive-Nord ou sur la Rive-Sud, je serais capable de payer mon salaire et d’engager un assistant. Mais je ne dois jamais oublier que plusieurs de nos membres ont peu d’argent. »
Afin de combler le manque à gagner, Nicolas Leblanc use donc d’ingéniosité en organisant diverses activités de financement. En plus de récolter une part des profits du tournoi de golf de CASO (plongeon, waterpolo, natation, nage synchronisée), l’entraineur trouve le moyen d’amasser 900$ avec un tirage de billets pour les Canadiens de Montréal, près de 650$ avec les billets pour le Grand Prix Coupe Canada 2012, en plus d’un quille-ô-thon qui se tiendra en novembre et des billets qu’il fera tirer pour un spectacle de One Direction, le groupe de l’heure chez les préadolescentes.
Non seulement Nicolas Leblanc a-t-il développé son sens de l’initiative comme jamais, mais il a également vu sa façon de travailler sur le terrain évoluer grandement depuis ses débuts. « Ce n’est pas la même chose de coacher quatre débutants et d’entrainer des plongeurs qui espèrent se qualifier pour les Nationaux. Il y a trois ans, on s’amusait et on avait du temps libre, mais maintenant, le temps est compté et on a plusieurs habiletés à travailler. Je suis devenu plus demandant qu’avant. »
Bien qu’il considère sa tendance à se remettre en question constamment comme son pire défaut, ainsi qu’une qualité l’empêchant de stagner, Leblanc sait aussi qu’il est devenu un meilleur entraineur qu’en 2009. « Ça m’a pris trois ans pour comprendre comment donner de bonnes explications. À l’époque où j’étais plongeur, j’étais habitué de recevoir quelques mots repères de mes entraîneurs Michel Larouche et César Henderson, et de tout comprendre rapidement. Mais avec les débutants, il faut donner plus de détails et être très précis. C’est la première année que je maîtrise les mots pour expliquer ce que je veux. »
Visiblement à l’aise avec les défis, l’entraîneur-chef de CASO plongeon devra maintenant relever celui de la capacité maximale de sa piscine. « Si on veut continuer de grossir, il va nous falloir d’autres heures de piscine à St-Henri ou dans les arrondissements adjacents. Il y a encore beaucoup de travail à faire ! »
Preuve de son désir d’évolution perpétuelle, Nicolas Leblanc est présentement engagé dans l’importante formation d’entraîneurs Compétition-développement, qui le fera passer à un autre niveau dans son implication.