ALEXANDRE, ROSELINE, REUBEN, PAMELA, MEAGHAN, ÉMILIE ET JENNIFER NOUS RACONTENT LA COUPE DU MONDE FINA 2012 À LEUR FAÇON | MEMBRES PLONGEON QUÉBEC DU MOIS DE FÉVRIER 2012

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Par Samuel Larochelle

Montréal, jeudi 1er mars 2012 – Du 20 au 25 février dernier, les membres québécois de l’équipe canadienne de plongeon ont fait rayonner la fleur de lys dans la piscine où seront présentées les épreuves olympiques cet été. En profitant de la Coupe du monde FINA 2012 pour effectuer un retour surprenant, égaler ou surpasser leurs meilleures performances en carrière, ils se méritent ainsi le titre commun de Membres Plongeon Québec de février.

Après avoir lancé la saison des Grands Prix internationaux à Rostock en Allemagne, au début février, l’équipe canadienne s’est dirigée vers Berlin pour un camp d’entrainement, avant d’aller tester les installations olympiques de la piscine londonienne. À l’enjeu : 6 des 12 places olympiques qui étaient toujours en jeu, des positions internationales à défendre et des points de qualification olympique canadienne. Le secret pour arriver gonflés à bloc et maintenir une énergie du tonnerre : un esprit d’équipe incomparable. « Je pense qu’on n’a jamais été aussi proche, raconte Roseline Filion. On a fait plusieurs diners d’équipe et tout le monde s’encourageait. Ça se reflétait sur nos performances. » Aux yeux d’Émilie Heymans, qui a fait partie d’une quantité impressionnante d’équipes internationales depuis 15 ans, l’ambiance qui régnait à Londres était belle à voir. « C’est la plus grosse équipe que j’ai vue. Avec les athlètes, les entraineurs, l’équipe médicale et les gens de Plongeon Canada, on était 27. C’est certain qu’on ne peut pas aimer tout le monde, mais il n’y avait aucune tension. »

Questionnée à ce sujet, Jennifer Abel abonde dans le même sens. « On a passé trois semaines ensemble, 24 heures sur 24, on se laissait beaucoup d’espace et on s’assurait que personne ne se sente à part. » S’assurer de n’oublier personne, voilà un élément nécessaire à la cohésion de l’équipe, surtout avec la venue de la petite nouvelle, Pamela Ware. « C’était l’une de mes premières compétitions avec eux, explique la plongeuse de 19 ans. L’ambiance était très différente. Roseline m’a beaucoup aidé pour me calmer. Jennifer et Meaghan me disaient de croire en moi. Ça m’a donné beaucoup de confiance. »

Lundi 20 février
Alexandre et Reuben impressionnent les observateurs en qualifiant une place olympique pour le Canada au 3 m synchro grâce à leur cinquième place en finale. Une performance qu’Alexandre espérait et sentait venir : « Il y aura une lumière au bout du tunnel. Il faut y croire ! », avait-il gazouillé sur Twitter exactement une semaine avant son épreuve synchro. Deux jours plus tard, le champion plongeur y allait d’une réflexion encore plus encourageante. « Je suis fatigué, mais je me sens de plus en plus moi-même. C’est fou ce que le mental peut accomplir ! »

Mardi 21 février
Les deux hommes continuent sur leur lancée en obtenant les deux places olympiques du Canada au 3 m individuel masculin. Reuben Ross obtient son meilleur résultat en carrière dans une compétition majeure (Coupe du monde, Olympiques, Championnats du monde) avec une 10e place. Alexandre dispute quant à lui une finale endiablée en réussissant l’exploit de mettre la main sur une médaille de bronze, seulement quelques semaines avoir repris l’entrainement à fond de train.

Les deux performances ont tout pour enchanter Reuben. « Le mois de février a été très stressant, mais vraiment bon pour moi. C'est probablement la compétition où j'ai le mieux plongé à l'échelle internationale. Maintenant que j'ai un peu de temps libre devant moi, je veux continuer de m'entrainer avec sérieux afin de pouvoir plonger encore mieux et avoir ma place au 3 m individuel. »

Le même jour, Roseline Filion réussit la performance de sa vie au 10 m individuel en terminant quatrième, soit deux places de mieux que son meilleur résultat en carrière. Lors de la finale, Roseline s’est présentée sur la plate-forme en n’ayant rien à perdre. « Les places olympiques étaient déjà ouvertes. Je me suis assurée de faire le vide et de me rappeler que tout le travail avait été fait à l’entrainement. C’est exactement le genre d’attitude que je dois reproduire jusqu’aux Jeux. Ma 4e place vaut de l’or pour moi. »

Mercredi 22 février
Après la 13e place de son épreuve individuelle, Meaghan revient en pleine forme afin d’aller chercher la première médaille d’argent du duo synchronisé lors d’un rendez-vous majeur, après des médailles de bronze en 2005, 2006 et 2010. « Je ne me suis pas laissée abattre par ma déception de la veille, relate Meaghan. Ça ne fait pas du bien d’arriver 13e, mais l’important à la Coupe du monde, c’était d’ouvrir la place olympique en synchro. On se sentait capables d’arriver deuxièmes, parce qu’on l’avait fait souvent aux Séries mondiales et en Grands Prix. On a travaillé fort pendant les derniers mois pour être sur le podium et ça fait du bien de finir deuxième, à cinq mois des Jeux. »

Meaghan ajoute qu’un léger problème de synchronisme a été réglé depuis le Grand Prix d’Allemagne. « On ne démarrait jamais notre rotation des bras en même temps. J’ai changé ma façon de faire le décompte avant de commencer notre plongeon, et depuis, ça va vraiment bien. »

Vendredi 24 février
À sa première grande compétition internationale senior en carrière, Pamela Ware surprend la planète plongeon en finissant quatrième, à quelques points du podium. « La première chose que mon entraineur m’a dite après la finale, c’est que j’étais une femme maintenant. Je sentais moi aussi qu’une grosse étape venait d’être franchie. » Tel que les médias l’ont indiqué après sa performance, Pamela vient de s’inviter officiellement dans la course olympique au 3 m. « Je crois en moi pour la qualification olympique individuelle, mais je refuse de trop y penser. Je dois bien plonger à la Coupe Canada et au Grand Prix des États-Unis pour avoir des chances. Mais en dépassant 340 points à Londres – ce que je ne pensais jamais obtenir – j’ai confiance de pouvoir réussir à nouveau. »

Samedi 25 février            
Lors de la dernière journée de compétition officielle à la Coupe du monde, Émilie Heymans défend son titre de vice-championne du monde au 3 m synchro avec succès, aux côtés d’une Jennifer Abel qui avait hâte d’entrer dans la compétition. « Depuis que je suis jeune, je participe toujours à deux ou trois épreuves par compétition. Cette fois-ci, je n’avais qu’une épreuve lors de la dernière journée. J’avais hâte que ce soit mon tour. » La médaille d’argent du puissant duo s’ajoute à celle obtenue aux Championnats du monde de Shanghai, cet été, et à leur deuxième position au classement général des Séries mondiales 2011. « C’est toujours un grand sentiment de fierté, affirme Jennifer. En finissant derrière les Chinoises, c’est comme si on était les gagnantes. »

Dernier droit avant les Olympiques
La question de la qualification des places olympiques pour le Canada est maintenant chose du passé. Au total, 10 places ont été obtenues sur une possibilité de 12. Une 11e pourrait être ajoutée à l’épreuve du 10 m individuel masculin, le 9 juin prochain, lorsque les différents comités olympiques nationaux auront fait connaître leur sélection.

D’ici là, Meaghan, Roseline, Émilie et Jennifer prendront part aux Séries mondiales 2012 aux Émirats Arabes Unis, en Chine, en Russie et au Mexique. Les plongeurs participeront ensuite au Grand Prix Coupe Canada et au Grand Prix des États-Unis, avant les fameux essais olympiques, qui seront présentés à Montréal du 25 au 27 mai.

Après avoir permis au pays d’obtenir la deuxième place du classement général de la Coupe du monde, derrière la Chine et ex æquo avec la Russie, nos plongeurs font rêver le pays tout entier de grandes performances à Londres cet été.

 

 

Publié le 1 / 03 / 2012 classé sous Membre du mois.