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Par Samuel Larochelle
Montréal, jeudi 5 janvier 2012 – En remportant l’or au 3 m ainsi qu’au 3 m synchro lors des Championnats canadiens seniors à Victoria en décembre dernier, Émilie Heymans a non seulement été l’athlète la plus décorée de la compétition, mais elle est également devenue la plongeuse canadienne senior la plus titrée de l’histoire, se méritant au passage le titre de Membre Plongeon Québec de décembre.
Ses 37 titres nationaux accumulés de 1998 à 2011 (1 m, 3 m, 10 m, 3 m et 10 m synchro), Émilie Heymans avoue candidement ne pas les avoir comptés, ni les avoir vus venir. « Je n’étais pas trop au courant, mais mon père m’en avait parlé un peu avant la compétition. Ça fait un petit velours de savoir que je détiens le record de titres nationaux chez les femmes, mais en même temps, c’est secondaire. Tant mieux si j’ai réussi, mais je ne vis pas que pour ça. Mon objectif, c’est seulement de bien plonger. »
Près de 13 ans après avoir été sacrée championne canadienne pour la première fois, Émilie Heymans voit très bien la différence entre ses premiers titres et ses plus récents. « Gagner aux canadiens, ce n’est jamais facile, mais quand tu es jeune, tu as moins d’attente et c’est plus simple de bien plonger dans ces circonstances. Depuis des années, je ressens la pression de gagner pour défendre mon titre, mais c’est rendu normal pour moi et j’essaie de ne pas y accorder trop d’importance. Je n’ai pas besoin de gagner à tout prix. Tout ce que je veux, c’est d’offrir la meilleure performance que je peux. Si je réussis ça, la position devient presque secondaire. »
Même si la plongeuse a l’habitude des grands rendez-vous internationaux depuis plus de 15 ans, les championnats canadiens sont toujours synonymes de stress pour elle. « Étant donné que les championnats canadiens servent souvent de sélection pour les championnats du monde et les Grands Prix, ce sont les compétitions les plus stressantes pour moi. Quand j’y participe, je ne veux vraiment pas me planter. » La situation a pourtant bien changé avec les années. « Plus jeune, je ne pensais à rien et je faisais seulement plonger. Je me disais que j’avais d’autres années devant moi et plusieurs chances de faire les équipes. Mais aujourd’hui, j’ai fait toutes les équipes et je vois la fin arriver. Je veux bien terminer ma carrière et je m’arrange pour qu’elle ne se termine pas en queue de poisson. » Les réflexions sur la retraite commencent d’ailleurs à prendre de plus en plus d’espace dans son esprit. « Je ne sais pas encore si je vais continuer un peu après les Olympiques, mais j’ai beaucoup plus d’options pour mon futur que j’en avais après les Jeux de Pékin en 2008, étant donné que je n’avais pas encore terminé mon bac il y a quatre ans. »
Revenant tout juste de sa dernière semaine de vacances avant la fin des essais olympiques qui auront lieu à Montréal du 25 au 27 mai prochain, Émilie Heymans se prépare pour 7 mois extrêmement chargés : Grands Prix, Coupe du monde, Séries mondiales, qualifications pour les Jeux olympiques, en plus du point culminant qu’elle espère vivre à Londres, où elle pourrait devenir la première plongeuse de l’histoire à remporter une médaille dans 4 olympiades de suite. « C’est certain que ce serait agréable de terminer mon parcours olympique sur un podium ou deux. Je vais commencer par gagner une médaille, et on verra pour la suite. Ma meilleure chance est en synchro, mais je n’écarte pas la possibilité d’en gagner une à l’épreuve individuelle aussi. J’ai démontré moins de stabilité que les autres en compétition individuelle dans la dernière année, mais tout peut arriver. »
Alors que la plongeuse envisage participer à ses derniers Jeux olympiques et profiter de son séjour dans la capitale britannique pour marquer l’histoire du sport international une fois de plus, l’année 2012 risque d’être l’une des plus mémorables dans la carrière d’Émilie Heymans.