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Montréal, 31 août 2012 – Impossible que le Membre Plongeon Québec du mois d’août ne soit pas Alexandre Despatie. Au-delà de sa 11e position aux JO de Londres, Alexandre a démontré aux millions de téléspectateurs qui l’ont regardé plonger qu’il était un exemple de résilience indestructible.
Les faits sont connus de tous. Fracture au pied en 2008, à quelques mois des Jeux de Pékin, où il gagne une médaille d’argent. Blessure au genou en 2011, qui l’éloigne des tremplins et de la compétition pendant un an. Après plus de 20 ans d’entrainement, de performances et de reconnaissance, Alexandre aurait pu tout arrêter, mais il a plutôt choisi de faire appel aux spécialistes de B210 pour retrouver la forme. La situation se replace. Le plongeur décroche l’argent au Grand Prix Coupe Canada, en mai 2012. Tous ceux qui connaissent le plongeon savent qu’Alexandre n’est pas encore au sommet de ce qu’il peut offrir, mais la progression est remarquable.
Arrive alors le mois de juin. Les choses vont bien. Si bien qu’Alexandre appelle sa mère pour lui dire qu’il a vécu l’une des meilleures semaines d’entrainement de sa vie. Viennent ensuite le Grand Prix de Madrid et l’erreurtechnique qui provoque le fameux accident. Perte de connaissance, lacération profonde, séjour à l’hôpital, bandage sur la tête. Tout le monde pense que sa dernière chance de retourner aux Olympiques vient de disparaitre. Pourtant, quelques jours après son accident, Alex affirme le contraire. Après avoir discuté avec ses médecins, il décide qu’il participera aux Jeux olympiques de Londres.
« Un jour à la fois » est sa nouvelle devise. Les étapes de sa réhabilitation sont lentes et graduelles : ne plus avoir mal à la tête, se lever, marcher, faire du vélo, des exercices de flexibilité et de musculation, faire des entrées à l’eau, quelques figures simples, des plus complexes, retenter le plongeon avec lequel il s’est cogné la tête. A-t-il peur ? Bien sûr. Est-ce que cela l’arrête ? Pas du tout. La confiance reprend. Les semaines s’égrainent. Il s’envole pour l’Europe et espère avoir assez de temps pour être prêt. Pas pour gagner l’or, l’argent, le bronze ou pour épater la galerie. Non. Seulement pour retrouver ses sensations et faire des plongeons de qualité.
Les moins connaisseurs espèrent toujours une médaille, un lapin sorti tout droit de son chapeau de plongeur-magicien, un petit miracle. Les gens dénués d’empathie prédisent sa chute et déclarent qu’ils ne méritent pas notre attention. Les autres ont tout simplement envie de le revoir plonger, de sentir sa détermination sur le tremplin, d’être les témoins du mariage de la force et de l’élégance dans les airs et de le voir sortir de l’eau avec une aura de fierté.
À ce point-ci de l’histoire, le classement final n’a plus d’importance.
En se présentant à la piscine olympique de Londres, Alexandre Despatie a accompli quelque chose de grand. Il a choisi de ne pas abandonner, de se relever et de tout donner jusqu’à la dernière fraction de seconde du dernier plongeon.
Pour toutes ces raisons, il mérite d’être cité en exemple à tous les jeunes et moins jeunes qui rencontreront un jour cette chose que l’on appelle l’adversité.