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Par Samuel Larochelle
Montréal, jeudi 2 août 2012 – Bien que le plongeon soit considéré avant tout comme un sport individuel, c’est en faisant preuve d’un esprit d’équipe incomparable que les plongeuses Roseline Filion, Meaghan Benfeito, Jennifer Abel et Émilie Heymans ont décroché les deux premières médailles du Canada aux Jeux olympiques de Londres, se méritant ainsi le titre de membres Plongeon Québec de juillet.
Dimanche 29 juillet 2012, Émilie Heymans et Jennifer Abel ont la lourde tâche d’ouvrir le bal du plongeon aux Jeux olympiques. En prenant part à l’épreuve du 3 m synchro, sans préliminaires ni demi-finales, les deux athlètes doivent donner le meilleur d’elles-mêmes en réussissant leurs 5 plongeons d’entrée de jeu. Non seulement doivent-elles casser la glace de leur sport en ayant la possibilité de remporter la première médaille du Canada à Londres, mais elles peuvent également gagner une médaille qui permettrait à l’aînée du duo de passer à l’histoire.
Heymans est l’exemple même du calme olympien. Abel insuffle quant à elle un je-ne-sais-quoi de magique au duo. L’expérience et l’explosion sont au rendez-vous. Les cinq plongeons se succèdent. La médaille de bronze est décrochée. Les larmes coulent. Émilie Heymans devient la première plongeuse à remporter une médaille lors de quatre Jeux olympiques de suite. Lors des entrevues qui suivent la remise des médailles, elle affirme être particulièrement heureuse d’avoir gagné cette médaille avec Jennifer. Questionnée à son tour, Abel ne se gêne pas pour dire que jamais son aînée ne la prise en charge et qu’elles ont plutôt su travailler en équipe depuis le début. Un peu plus de deux ans d’entrainements et de compétitions viennent d’être couronnés aux Jeux olympiques. Le peuple canadien peut enfin savourer la première médaille du pays grâce au plongeon québécois et grâce à l’union du talent de deux de ses meilleures représentantes.
Deux jours plus tard, Roseline Filion et Meaghan Benfeito entrent en scène. Galvanisées par les succès de leurs grandes amies, les spécialistes de la tour synchronisée ne veulent plus être considérées « seulement » comme des Olympiennes, mais plutôt comme des médaillées olympiques. L’objectif est clair. Leur complicité est palpable. Formant la plus vieille équipe synchro de l’épreuve au 10 m, Roseline et Meaghan se connaissent depuis longtemps. Collègues d’entrainement depuis plus de 12 ans, elles deviennent partenaires en 2005, quelques mois seulement avant de remporter le bronze aux Championnats du monde aquatiques de Montréal. Reconnues dès le départ pour leurs sourires et leur bonne humeur contagieuse, les deux filles deviennent meilleures amies, presque comme des sœurs. Meaghan et Roseline savent se motiver, se calmer, quoi dire et quoi faire pour performer. Elles passent au moins 30 heures par semaine ensemble à Montréal, et bien plus lorsqu’elles sont à l’étranger. Cette fois-ci, elles sont à Londres. Point culminant du marathon de compétitions en 2012, l’épreuve olympique exige stabilité et constance. Deux éléments que la nervosité pourrait détruire. Sauf si on sait comment l’enrayer, quoi faire pour l’évacuer et qui écouter pour ne plus y penser. Ce jour-là, Roseline et Meaghan ont trouvé la clé. Leur fameuse médaille, elles l’ont enfin gagnée.
En plus de former des duos incomparables, les quatre filles font partie d’un noyau très solide depuis des mois. Dans un stade rempli de milliers de spectateurs, une oreille familière reconnaîtra la voix de l’une ou l’autre des quatre plongeuses en train d’encourager ses partenaires. Les larmes de joies qui coulent sur leurs visages lorsque l’une d’entre elles réussit une performance hors du commun démontrent à quel point les liens qui les unissent sont inébranlables. Faisant le tour du monde, souvent loin de leurs coéquipiers et coéquipières restés à Montréal, elles ont dessiné les frontières d’une cellule puissante au sein de la petite famille du plongeon. Une cellule qui inspirera sans aucun doute de nombreuses générations de plongeurs et de plongeuses à venir.
