CAROL-ANN WARE : CELLE QUI NE PEUT SE PASSER DE LA TOUR DE 10 M | MEMBRE DE PLONGEON QUÉBEC DU MOIS DE JUIN 2011

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Par Samuel Larochelle

Montréal, le jeudi 30 juin 2011 – Exactement 1 an après avoir entrepris de souligner les réalisations exceptionnelles de ses athlètes, entraîneurs, officiels, bénévoles et administrateurs, Plongeon Québec boucle la première année des Membres du mois en mettant à l’avant-plan l’une des rares plongeuses des dernières années à avoir remporté 3 médailles au cours d’une même compétition internationale senior : Carol-Ann Ware.

En mettant la main sur sa première médaille individuelle en carrière sur le circuit des Grands Prix en Italie, au début du mois, en plus de gagner deux médailles aux épreuves synchronisées du 3 m et de la tour en compagnie de sa sœur Pamela, Carol-Ann Ware continue son ascension vers les plus hauts sommets du plongeon. À titre de comparaison, la dernière athlète canadienne à avoir réalisé un tel triplé est nulle autre que Jennifer Abel, lors des derniers Jeux du Commonwealth à New Dehli.

Quand on lui parle de son expérience au Grand Prix d’Italie, Carol-Ann Ware note immédiatement l’influence de la météo sur ses performances. « Toute la semaine, il ventait, il faisait froid, il pleuvait et j’avais mal au dos. La journée de mon épreuve à la tour, le soleil s’est présenté pour la première fois. En voyant ça, je me suis dit que je devais plonger comme jamais. Les préliminaires en matinée ont été difficiles, mais j’ai presque battu mon record personnel international en demi-finales. Pendant la journée, j’ai attrapé un énorme coup de soleil au visage et j’avais mal chaque fois que je souriais. Une fois rendue en finale, j’ai manqué un de mes plongeons, mais les 4 autres ont été très bons. J’étais incapable d’arrêter de sourire après avoir gagné ma médaille, même avec mon coup de soleil ! » En ce qui concerne le bronze obtenu à la tour synchro et l’argent au 3 m synchro, Carol-Ann affirme que ces deux médailles revêtent un cachet particulier pour elle. « Je trouve ça quasiment plus satisfaisant que notre victoire au Grand Prix des États-Unis. On a mieux travaillé en Italie et le calibre était bien plus fort. Les Chinoises et les Australiennes ont été les seules à nous devancer. »

3 sœurs – 3 plongeuses
À 20 ans, Carol-Ann Ware compte 11 années d’expérience en plongeon. Faisant partie d’un trio de sœurs qui pratiquent la même discipline, l’ainée des sœurs Ware est la première à prendre des cours de plongeon, un mois avant Pamela qui apprend d’abord à nager, et six mois avant la cadette Victoria, qui obtient plusieurs bons résultats à un très jeune âge avant de changer de sport. Depuis ses débuts en plongeon, Carol-Ann Ware voit une nette différence entre elle et sa sœur Pamela : « Ça m’a toujours pris plus de travail que Pamela pour apprendre un nouveau plongeon, mais une fois que je l’ai assimilé, j’arrive à être constante plus rapidement. Au début, elle me devance, et tranquillement, je la rattrape. »

Vivant ses premières expériences de plongeuse en septembre 2000 au Club de plongeon AGAMI, Carol-Ann change éventuellement de club pour se retrouver au défunt club Exocet de Saint-Lambert, sous la direction d’Andrée Pouliot-Deschamps, qu’elle accompagne ensuite lors de sa transition vers le Club de plongeon CAMO. Trois ans après ses débuts, l’aînée des sœurs Ware remporte une médaille d’or aux Championnats canadiens juniors au 3 m, en plus de terminer 4e à la tour.

Premier succès international à 12 ans
Au cours des années suivantes, de grandes performances en compétitions nationales et internationales s’accumulent pour Carol-Ann : médaille d’or à la tour lors de ses premiers Championnats panaméricains juniors au Brésil en 2003, médaille d’argent au 3 m synchro avec Meaghan Benfeito aux Jeux du Canada de 2005 à Régina, médaille d’argent au 3 m synchro avec Jennifer Abel au Grand Prix d’Espagne en 2006, 6e place au 1 m lors des Championnats du monde juniors en 2008, médaille d’argent à la tour et médaille d’or au 3 m synchro avec sa sœur Pamela aux Jeux du Canada de 2009 à Halifax. Tout cela avant de remporter deux médailles d’or aux Championnats panaméricains juniors présentés à Calgary en 2009 : l’une au 3 m synchro avec Pamela et l’autre à la tour de 10 m, où elle bat un record détenu jusque-là par la triple médaillée olympique Émilie Heymans.

2012 – 2016 – 2020
Même si elle détient cet important record, Carol-Ann Ware a bien d’autres choses à faire que de se comparer avec ses collègues de l’équipe canadienne. « En apprenant que j’avais battu le record d’Émilie, c’est sûr que j’étais contente et très fière de moi, mais aujourd’hui, mon objectif est de me dépasser et de plonger le plus longtemps possible. Si mon corps me le permet, j’aimerais continuer de compétitionner jusqu’aux Olympiques de 2020. » Pour ce faire, Carol-Ann avoue devoir renforcir ses jambes pour être en mesure d’exécuter de nouveaux plongeons, perdre 5 livres dont elle essaie de se débarrasser depuis des mois et guérir une blessure à l’auriculaire qui l’embête depuis un moment.

Visiblement, Carol-Ann Ware a des objectifs à long terme en plongeon, mais cela ne l’empêche pas d’espérer une participation aux prochains Jeux olympiques de Londres en 2012. « J’ai des chances à la tour individuelle et à la tour synchro avec Pamela, mais je vais devoir travailler très fort pour y arriver. Si je réussis à y aller, ce ne sera pas un coup de chance. »

Dans une période de haute spécialisation du plongeon où les athlètes seniors choisissent presque tous une épreuve sur laquelle se concentrer, Carol-Ann Ware est encore de celles qui jonglent avec la tour, la tour synchro et le 3 m synchro. « J’ai besoin de diversifier mes entraînements en faisant autre chose que de la tour, sinon mon corps va se détruire. En même temps, jamais je ne quitterais l’entraînement au 10 m. En 2007, lorsque j’ai été privée de la tour en raison d’une blessure, ça a été l’année la plus misérable de ma vie. C’était horrible. » Fervente partisane de la diversité, Carol-Ann envisage même travailler sur des plongeons plus difficiles au tremplin de 3 m individuel après 2012.

Qui dit nouveaux plongeons et diversification des épreuves dit nécessairement besoin d’un entraîneur prêt à guider son athlète en toutes circonstances. Pour ce faire, Carol-Ann Ware peut compter sur Aaron Dziver depuis des années. « Aaron est comme un deuxième père pour moi. Lorsque j’ai eu des problèmes personnels dans le passé, il m’a beaucoup aidé et il a su me redonner l’amour du plongeon. D’un point de vue sportif, Aaron est un entraîneur très encourageant, surtout en compétitions, et il veut toujours me pousser au maximum de mes capacités. Il apporte des corrections techniques très précises et ça devient beaucoup plus facile pour moi de corriger mes erreurs grâce à ça. »

En plus de son immense talent de plongeuse, Carol-Ann Ware possède un don exceptionnel pour le dessin et espère faire sa voie dans les arts après sa carrière en plongeon. « Je dessine depuis toujours. Un jour, lorsque je suivais un cours d’introduction en arts plastiques au cégep, un enseignant m’a fait comprendre que j’avais assez de talent pour vivre de ça. J’ai tellement aimé son cours que j’ai quitté mon programme de Sciences sociales pour aller en Communications, Art, Média et Théâtre la session suivante. Plus tard, j’aimerais ouvrir une galerie d’art pour les étudiants finissants qui débutent dans le milieu, en plus d’être une artiste en dessin et peut-être en peinture. »

Bref, peu importe que vous la regardiez plonger ou que vous observiez ses œuvres d’art, le résultat est le même : vous serez impressionnés.


Publié le 30 / 06 / 2011 classé sous Membre du mois.