8 octobre 2010
Plongeon Québec désire mettre à l’avant-plan les exploits réalisés par ses membres en identifiant chaque mois le ou les athlète(s), entraîneur(s), officiel(s), bénévole(s) ou administrateur(s) qui auront su se démarquer au cours du mois précédent.
Les performances purement sportives de Pamela Ware lors des Championnats du monde juniors de Tucson ont fait de la jeune femme de 17 ans la candidate toute désignée pour récolter les honneurs du mois de septembre. Ce sont toutefois ses qualités humaines et son esprit sportif qui ont incité Plongeon Québec à faire de Pamela la première athlète de l’histoire à être choisie comme Membre Plongeon Québec du mois.
Laissons d’abord parler les faits
Après un long mois passé à l’extérieur du pays pour participer aux Jeux olympiques de la jeunesse et aux Championnats du monde juniors, Pamela Ware est rentrée à Montréal fière de ses accomplissements du début septembre en Arizona. Grâce à sa médaille de bronze au 1 m, à sa 4e position au 3 m synchro avec Jo-Annie Dubois, à sa cinquième place à la tour, et à son 11e rang au 3 m, Pamela a obtenu les meilleurs résultats de l’équipe canadienne aux Championnats du monde juniors.
Quand on questionne la plongeuse de 17 ans sur son expérience américaine, les comparaisons avec les Jeux olympiques de la jeunesse à Singapour viennent inévitablement : « Je me sentais encore plus motivée aux Mondiaux, ma forme physique était meilleure, et j’étais tout simplement plus prête pour la compétition », explique Pamela, qui a conclu les épreuves de Singapour avec une 4e position au 3 m et une 8e place à la tour.
Selon son entraîneur Aaron Dziver, une légère déception a été ressentie aux États-Unis en voyant la médaille échapper à Pamela au 3 m, mais l’impression générale reste franchement positive : « À chacune des épreuves, Pamela a réalisé qu’elle faisait partie des meilleures plongeuses au monde. Quelques ajustements avaient été faits depuis Singapour, et on sentait déjà les bénéfices se faire sentir. À mes yeux, sa façon d’approcher la compétition était vraiment très bonne. »
Un geste qui vaut bien plus qu’une médaille d’or
Malgré tout ce qu’on pourrait dire au sujet des performances de Pamela Ware à chacune des quatre épreuves auxquelles elle a pris part aux Championnats du monde juniors, l’une d’entre elles a le mérite de retenir notre attention : la mésaventure au tremplin de 3 m. Après avoir obtenu le troisième échelon lors des préliminaires, Pamela a vu Dame Nature venir jouer les troubles fête lors de la finale. Quelques instants avant son deuxième plongeon, une tempête s’est levée sur la ville de Tucson. Pluie battante, vents brusques et puissants, tout était en place pour troubler la compétition. C’est à ce moment précis que Pamela a perdu pied et qu’elle est tombée à l’eau.
Malgré ce qu’on pu en penser certains, ce ne sont pas les conditions climatiques qui ont provoqué cette bévue : « J’ai tout simplement fait un mauvais saut d’appel, relate Pamela avec une sérénité surprenante. J’ai fait une gaffe, je suis tombée à l’eau, et il n’y a vraiment rien de plus que je peux ajouter pour expliquer ce qui s’est passé. »
L’histoire a démontré qu’en présence d’éléments perturbateurs comme la pluie et le vent, plusieurs athlètes en auraient profité pour demander de reprendre leur plongeon. Cette idée n’est pourtant jamais passée par la tête de Pamela : « Je voulais être honnête avec moi-même et avec les autres. Tout le monde sait à quel point j’aime gagner, mais quand je plonge, ce n’est pas les autres que je veux battre, c’est moi ».
Une féroce compétitrice qui a le don de penser aux autres
Aux yeux de son entraîneur, la réaction de Pamela est une preuve de sa grande intégrité : « Après avoir manqué son deuxième plongeon, elle a conclu avec grâce et honneur en réalisant des plongeons très solides. Pamela est une athlète honnête qui possède un bel esprit sportif. Elle fait tout pour être la meilleure, mais ça ne l’empêche pas de penser aux autres et de les féliciter. Je suis très fier d’être son entraîneur. »
Un jalon de plus dans une relation athlète-entraîneur
Les Championnats du monde juniors de Tucson ont sans aucun doute solidifié la relation déjà belle à voir entre Pamela Ware et Aaron Dziver. « J’ai beaucoup de respect pour la discipline de travail de Pamela à l’entraînement. Elle est travaillante, responsable, persévérante, et sa passion pour la performance est immense. C’est très stimulant de la voir aller, et je suis curieux de découvrir à quoi va ressembler son futur. C’est un honneur de travailler avec une athlète aussi engagée. »
Entraînée et guidée par Aaron depuis cinq ans, Pamela espère voir leur association se poursuivre encore longtemps : « Il a toujours été un deuxième père pour moi. Il me guide au plongeon, mais également pour l’école et dans la vie en générale. Il est toujours là pour moi. Quand je vis des difficultés, je sais qu’il va me comprendre. »
De bien belles choses restent à venir pour Pamela Ware, autant humainement que sportivement parlant. Plongeon Québec sera d’ailleurs au premier plan pour la suivre jusqu’au bout.