7 avril 2011
Comment la région des Laurentides a-t-elle fait pour passer d’une délégation incomplète et peu performante en plongeon aux Jeux du Québec il y a une douzaine d’années à la région nommée grande gagnante des Jeux de Salaberry-de-Valleyfield en 2011 ? Portrait d’une région qui a largement bénéficié du travail de son club de plongeon régional, l’Envol, pour ravir le titre de Membre Plongeon Québec du mois de mars.
Que l’on parle au président de l’Envol, Stéphane Lortie, à son entraîneure-chef, Dominique Racine, ou à l’un des deux entraîneurs accompagnateurs lors des Jeux, Mathieu Charbonneau, tous vous diront que l’objectif des Laurentides aux Jeux du Québec 2011 n’était nullement de remporter les honneurs en plongeon. « On n’avait jamais pensé à la grande victoire, explique Mathieu Charbonneau. Nous avions plutôt fixé des objectifs personnels à chacun de nos athlètes. Nous savions que la délégation des Laurentides était très forte et que nous avions beaucoup de chances de médailles, mais ce n’est qu’après le premier jour de compétition, en voyant que nous étions premiers au classement, que nous avons pris conscience de la possibilité de gagner. »
Réussissant à rester en tête jusqu’à la toute fin des épreuves, la région des Laurentides remporte la bannière provinciale grâce à des performances tantôt surprenantes, tantôt à prévoir, mais qui démontrent toutes la profondeur du plongeon régional. Qu’on se le dise, ces belles performances ont 14 noms : les plongeurs Olivier Beaudoin, Vincent Therrien, Sabrina Bélanger, Noémie Bolduc, Marie-Ève Prud’Homme, Océane Boisvert-Lapierre, Nicolas Bélair, Louis-Joseph Charbonneau, Raphaelle Gagnon-Lozin, Mégane Dumont, Rémi Aubin, Mathis Desrochers, ainsi que les entraîneurs Mathieu Charbonneau et Virginie Diard.
Quand on les questionne sur le succès de leur délégation aux Jeux du Québec, les responsables régionaux n’hésitent pas à mettre de l’avant les séances d’entraînement qui ont regroupé les plongeurs de l’équipe des Laurentides en vue de la compétition provinciale : « Habituellement, la plupart des plongeurs qui vont aux Jeux s’entraînent à des moments différents, mais on a essayé de les regrouper quelques fois avant la compétition pour qu’ils apprennent à se connaître, explique Mathieu Charbonneau, qui en était à ses troisièmes Jeux du Québec en tant qu’entraîneur. On voulait installer un bon esprit d’équipe pour que les athlètes se sentent plus en confiance. Ils sont arrivés aux Jeux avec une meilleure attitude et je suis convaincu que ça les a aidés à mieux performer. »
Bien entendu, avant que d’aussi belles performances se produisent, beaucoup de travail est nécessaire. Surtout pour une région qui dépend presque exclusivement des plongeurs issus du même club.
Petite histoire de l’Envol
Créé il y a tout près de 15 ans, le club de plongeon l’Envol démarre ses activités à la piscine du Cégep Montmorency à la fin des années 90. Après une dizaine d’années particulièrement difficiles, les choses commencent à changer en 2007 lorsque les Laurentides apprennent qu’elles accueilleront les Jeux du Québec en 2009. Désirant performer dans le plus grand nombre de sports possible, les dirigeants régionaux approchent l’Envol, qui comptait déjà sur plusieurs athlètes vivant dans la région (Rosemère, Blainville), et décide de les aider en améliorant le sort du plongeon régional. « Ils étaient là pour répondre à nos besoins, explique Dominique Racine. On a commencé à organiser des séances d’initiations en plongeon et on a travaillé avec eux à la construction de la nouvelle piscine. Dès le départ, nous avions une tour de 5 mètres, un brouilleur, une salle de réchauffement, etc. Tout avait été bien planifié. »
Les Jeux du Québec de 2009 à Blainville font exploser la demande
Tel qu’espéré, la nouvelle piscine ouvre juste à temps pour les Jeux du Québec de 2009, et l’événement crée un petit boom médiatique très profitable pour le club qui vient de déménager à Blainville. Quelques mois plus tard, s’en suit l’ouverture d’une piscine à St-Eustache, dont la gestion du plongeon est offerte à l’Envol. En plus des piscines récemment construites à Blainville et St-Eustache, plusieurs moniteurs de l’Envol sont également à l’œuvre à Ste-Thérèse et St-Jérôme, permettant ainsi aux tout petits des Laurentides de s’initier au plongeon près de leur maison, et d’envisager faire la route vers la piscine de Blainville lorsque le désir de se développer davantage se fait sentir. Au printemps 2011, ce ne sont rien de moins que 250 jeunes athlètes qui plongeront sous le sigle de l’Envol : entre 150 et 180 plongeurs récréatifs et plus de 70 plongeurs compétitifs.
Et le futur dans tout ça ?
Dans les années futures, le club de plongeon l’Envol espère bénéficier de son programme élève-athlète au primaire et de son programme sports-études au secondaire afin que la charge d’entraînement de ses athlètes continue d’augmenter et que la présence de ses plongeurs sur la scène régionale, provinciale et nationale ne cesse de s’accroître. « Avec tous les efforts que l’organisation du club a fourni depuis des années, les problèmes d’argent et d’installation sont derrières nous, explique le président Stéphane Lortie. Nous avons banni les activités de financement de notre vocabulaire et nous pouvons maintenant nous concentrer sur l’achat de nouveaux équipements et sur nos activités sportives. On veut aussi continuer de solidifier notre organisation en formant le plus de bénévoles possible.»
Pour la suite, reste à voir quelles régions seront en mesure de se battre avec les Laurentides en 2013 lorsque les Jeux du Québec se déplaceront dans la ville de Saguenay. Les paris sont ouverts…